Les cours interdisciplinaires suivis par les 225 élèves de 9 – 14 ans de l’établissement privé les font imaginer cette année leur ville du futur. Plongée en classe pour découvrir leurs réalisations.
Etabli depuis 115 ans sur un vaste campus à Pully, le collège privé de Champittet, 650 élèves, a l’ambition de donner à ses élèves une formation intégrant une pédagogie interdisciplinaire dans les matières scientifiques. Grâce à une méthode parrainée par le M.I.T., célèbre institution universitaire des Etats-Unis, les élèves de la 6ème à la 10ème, bilingues en classe, sont initiés depuis septembre 2016 à étudier les matières scientifiques – Sciences, Technologie, Ingénierie, Arts, Maths (méthode STEAM, acronyme anglophone) – de manière transversale.
Pour cette rentrée 2018 – 2019, deux demi-journées thématiques ont été programmées en décembre et février, avec deux jours de conclusion en avril. Une cinquantaine d’enseignants les ont familiarisés à étudier, discuter et réaliser des projets en groupes de 4 – 5 élèves. « Nous leur apprenons à coopérer entre eux explique le directeur Philippe de Korodi. Cette méthode permet aux leaders potentiels de se mettre en valeur avant l’adolescence, Les élèves se confrontent ainsi aux difficultés et à l’échec ; nous cherchons à développer leur constance dans l’effort. » Même les professeurs de français, d’histoire-géographie et de langues sont intégrés dans le processus. « Ils sont appelés à leur donner les moyens de présenter clairement leurs projets, tant oralement que par écrit, précise le directeur de Champittet. C’est aujourd’hui primordial de savoir transmettre et partager une idée. »
La vie future à Pully
« Une thématique futuriste a été imaginée pour cette deuxième année du projet : la ville de Pully en 2070 », explique la professeure de maths Marie Rochefort, qui assure le leadership du projet avec Fabio Edafe, professeur de maths et de sciences. Chacune des classes s’est vu attribuer un sujet à creuser. Les élèves de 6ème sont chargés de l’énergie durable dans les bâtiments, ceux de 7ème travaillent sur la mobilité et les transports publics, ceux de 8ème sur l’urbanisme. Les futurologues de 9ème imaginent les objets du futur et ceux de 10ème les questions de santé.
Voyons comment élèves et professeurs arrivent à réaliser le défi. Dans la salle interdisciplinaire dédiée à la méthode STEAM, les reliefs de la ville de Pully ont été reproduits en 3D, sur une grande maquette. Elle a été conçue par un professeur de mathématiques, Marc-André Pannatier. Des élèves de 8ème commencent par l’examiner avec leurs enseignants, observent l’emplacement des bâtiments publics, les zones résidentielles de villas et d’habitats groupés, les lieux de détente qu’ils vont implanter avec le soutien du professeur de travaux manuels. « Mon groupe est chargé de repenser la clinique de Montchoisi, un super travail en équipe », confie Stepan, 11 ans. « Notre hôpital aura plus de lumière et plus coloré, ajoute Gabriel, 11 ans. Moi, je dessine le parking souterrain. »
Apprendre à convaincre
L’un des groupes de 9ème se penche sur la consommation d’eau dans les logements. L’eau de la douche ne pourrait-elle pas être filtrée pour arroser les plantes ? César, Alec, Jules et Luis, 12 ans, y travaillent depuis quelques semaines. En 10ème année, Caitlyn, Victoire, Guillaume, René et Johnny, 13 – 14 ans, réfléchissent aux vêtements de 2070, respectueux de l’environnement, résistants à l’eau. Les élèves ont recherché des matériaux isolants efficaces et écolos. Les nénuphars sont justement imperméables, expérimentent-ils …
Repartis dans leurs classes, ils travaillent ces jours sur leurs divers projets et préparent leur présentation devant un jury pour une nouvelle journée interdisciplinaire, à la mi-avril, qui exposera le fruit de leurs projets. Chaque groupe s’installera autour de la grande maquette pour montrer, expliquer et convaincre des spécialistes de l’environnement venant de l’EPFL, du M.I.T., de la ville de Lausanne. Dans ce but, les jeunes sont appelés à dessiner des affiches, à concevoir un powerpoint, à monter et démonter une expérience et à tourner de petites vidéos de leurs travaux. Et une quinzaine d’élèves de 9ème-10ème se déplaceront à Varsovie à la mi-juin pour se confronter à d’autres élèves de la soixantaine d’écoles du groupe Nord-Anglia auquel appartient le collège Champittet.
Ce projet est fait pour Laurianne Mollet. Elle est vraiment destinée à ce type de travaux